La soupape: une réflexion sur les addictions

« Pavillon de l’esprit nouveau », Le Corbusier, Bologne

Un de ces soirs en rentrant du travail, j’ai eu cette pensée: plus encore que d’être en bonne santé, il faut le vouloir pour le rester. Avec le recul je trouve cette phrase un peu dure: loin de moi l’idée de renvoyer à l’autre un sentiment d’insuffisance ou de culpabilité. Au contraire, c’est merveilleux d’avoir la santé: je suis d’avis qu’il faut la chérir chaque jour! D’ailleurs, nous naissons tous avec un capital vitalité. Cette vitalité peut être forte et s’user au fur et à mesure du temps, des événements, de nos comportements. À l’inverse ce capital peut s’avérer fragile aux premières années, puis se renforcer à l’aide d’un environnement stable et d’une conduite de vie adaptée. En naturopathie, on appelle ce concept le vitalisme. Inéluctablement, nos corps sont soumis à un phénomène d’usure face auquel il ne faut pas chercher à lutter, mais plutôt à les accompagner en douceur.

Dans ma pratique, j’ai rencontré de nombreuses personnes (surtout des femmes) qui, au retour d’une journée complète et plus ou moins harrassante, étaient en proie à un phénomène de décompensation. Dit plus simplement, c’est ce moment où passé la porte de chez soi, les vannes s’ouvrent: le stress accumulé fait jour, il ne demande qu’à s’évacuer. Pour dissiper le malaise,  on a le choix: prendre une douche, enfiler des vêtements confortables, faire un peu d’exercice, commencer à éplucher les légumes pour le repas du soir, ou ne rien faire. Mais aussi: se verser un verre d’alcool, démarrer une session de mindless scrolling sur Instagram, s’effondrer sur le canapé, et, comme cela arrive très souvent, manger: vite, sucré, satisfaisant. 

Nous ne sommes pas là pour nous juger ni pour adopter une ligne de conduite parfaite: c’est bien plus malsain que de manger un paquet de chips. Mais j’appelle chacun, chacune, à observer ses comportements avec une vigilance bienveillante. Parfois, c’est un moment de craquage salvateur. D’autres fois, ce sont des habitudes qui s’installent dans la durée, et qui par répétition, deviennent des modes de fonctionnement, des patterns qui rendent notre cerveau accro. Le sujet des addictions est vaste et j’aimerais continuer de le creuser. Mais avant de parler de lutter contre, j’aimerais vous inviter, si vous êtes sujets à ce genre de comportement, à vous poser ces questions au moment T: Que se passe-t-il en moi? Quel genre d’émotions je ressens? Pour quelle raison je mange/bois/fume/dors/reste scotché à l’écran/fais du sport à outrance[…]? Quel est le cheminement vers ce comportement qui me soulage?

Et puis ralentir le mouvement. Ne pas lutter contre, mais ralentir, observer et se pardonner avant d’amener toute tentative de changement. Pour clore cet article, je me souviens de ces mots que j’avais lus quelque part: il faut augmenter le bon plutôt que de chercher à faire disparaître le mauvais. Si votre comportement vous est néfaste, ne vous jugez pas comme une mauvaise personne. Votre addiction est peut-être un moyen de survie face à une réalité trop confrontante à accepter. Ce que cela dissimule, c’est là même le cœur de la solution. Et les possibilités de changement sont infinies!

Une semaine sans sucres transformés

À l’approche des vacances d’hiver, on est d’accord qu’il serait vain d’envisager de grands projets diététiques sous peine d’être découragés, voire de gâcher de beaux moments collectifs. Mais je suis d’avis qu’il n’est jamais de trop d’éveiller sa conscience corporelle en s’accordant des breaks de temps en temps, quand son organisme en manifeste le besoin. Alors que ce soit pour l’avant ou pour l’après Noël, je partage ici mon expérience d’une semaine sans sucres transformés, ou plutôt, une semaine avec que des sucres naturels. 🍊🍎🍌🍐🍍

Bien faire la nuance: un sucre raffiné est un sucre simple, vite assimilé, qui a pour particularité de faire augmenter rapidement la glycémie: communément le sucre blanc. or, garder une glycémie stable permet, entre autres:
-De se prémunir de la fatigue: effet « enclume » après un pic d’énergie
-De prévenir les désordres métaboliques: prise de poids, maladies chroniques
-D’éviter les pulsions sucrées: d’où l’adage « le sucre appelle le sucre »!

À contrario, un sucre non raffiné apporte des nutriments essentiels, subit moins ou zéro traitements chimiques et possède le plus souvent un indice glycémique bas: vitesse à laquelle le sucre passe dans le sang. Cet indice est de 35 pour le sucre de coco et de plus de 70 pour le sucre blanc. Pas de panique! Au quotidien, on remplace ce dernier par des alternatives non raffinées: sucre complet, sirop d’érable, miel ou encore sirop d’agave. Attention également aux aliments transformés: pains de mie, biscottes, sauces et plats préparés qui contiennent des sucres cachés. 

Pour ma part, j’ai décidé de ne garder que les sucres naturellement présents dans les fruits et les fruits secs pendant une semaine. Avec un peu de volonté, j’ai pu constater au bout de quelques jours des bienfaits à plusieurs niveaux:

🍴gustatif🍴
-Repas plus qualitatifs car moins d’importance accordée au dessert
-Saveurs retrouvées des fruits et des ingrédients bruts
-Créativité pour satisfaire ses envies sucrées

🧘🏻‍♀️émotionnel🧘🏻‍♀️
-Meilleure résistance au stress, moins de nervosité
-Estime de soi grandie car sentiment de prendre soin de soi

💪🏻physiologique💪🏻
-Disparition de la fatigue et de la frilosité en fin de repas
-Digestion fluide: manger sucré en fin de repas la ralentit de quelques heures
-Capacité de concentration accrue
-Teint clarifié et unifié, peau moins sèche
-Sensation de « dégonfler »
-Sommeil amélioré

Pour rappel, ceci n’est qu’une liste non exhaustive des résultats d’une expérience courte! Nous sommes tous différents donc il faut faire au cas par cas. Prenez le temps d’examiner vos besoins d’aliments sucrés au quotidien, changez-en d’abord l’aspect qualitatif. La meilleure des habitudes de santé, celle qui fait des miracles, est celle que l’on peut adopter au quotidien sans en ressentir les contraintes.

Les anthocyanes

Qu’est-ce qui donne la couleur bleue et violette aux légumes?
Ce sont des pigments naturels appelés anthocyanes, présents dans les feuilles, les fleurs, les fruits et les racines. Responsables des colorations rose, mauve, violette ou bleue des myrtilles, radis, choux et betterave, ils confèrent des propriétés anti-oxydantes à ces aliments. 

Mais qu’est-ce qu’un anti-oxydant?
Anti-oxydant=anti-vieillissement! De la famille des flavonoïdes, ces substances permettent au corps de ne pas rouiller, à savoir de lutter contre les radicaux libres en excès, qui peuvent être l’une des causes du cancer. Les anthocyanes en particulier ont une action protectrice sur le foie, la peau, la vision et du système cardiovasculaire. 

Alors à vos fruits et légumes! Il faut se fier à son instinct, car plus la couleur est vive, plus ils sont gorgés de vitamines et d’anti-oxydants: poivron rouge, mûre, potiron, patate douce, légumes à feuilles verts foncées… attention, cependant, à la surcuisson, qui altère ces propriétés!

Le {vrai} repos

Il est de bon ton de se poser la question: qu’est-ce que le vrai repos? Pour moi, est-ce que cela ressemble à un temps passé en retrait des autres ou à un moment partagé en parfaite compagnie? Est-ce que je m’accorde suffisamment de repos par rapport à la vie que je mène? Si non, quelles actions je peux mettre en place pour honorer mes besoins?

Ce qui n’est pas simple avec le repos, c’est que c’est aussi ce moment où l’on abandonne ses fonctions dans le monde pour se retrouver face à soi. Or, c’est avéré, on se préfèrerait bosseur, créatif, sportif ou entrepreneur que roulé en boule sur son canap’. Pourtant, cet instant de repli, il faut absolument se l’accorder et voilà pourquoi!

Le vrai repos n’a rien de passif: au contraire, c’est un vrai apprentissage! Dans nos sociétés rythmées par la performance, l’hyperconnexion numérique, l’hyper adaptation, ralentir signifie:
☁️ Dégager un temps pour soi à l’écart des impératifs habituels
☁️ Mettre en place des actions ou en supprimer pour se délester des tensions quotidiennes
☁️ S’accorder le temps de recharge nécessaire pour être en phase avec soi et son environnement

Voici un premier geste « d’écoute » à mettre en place en cas de débordement! Je sens mon mental flancher, j’honore mon besoin de calme avec la respiration complète:
⚪ J’inspire sur 3 niveaux: ventre puis côtes puis thorax en gonflant d’air chacune de ces parties, l’une après l’autre.
⚪ J’expire en creusant la poitrine, puis les côtes, puis le ventre avant de recommencer un nouveau cycle. Inspire: ventre, côtes, thorax; Expire: thorax, côtes, ventre, autant de fois que nécessaire.